On peut s’interroger, au vu de l’explosion de ces nouveaux compagnons de nos cuisines depuis une dizaine d’années. C’est l’arrivée du Cook Expert de Magimix qui a déclenché les hostilités : premier robot qui, en plus de hacher, mixer, émulsionner… proposait de cuire ses aliments. Aujourd’hui, avec une offre pléthorique et de véritables addicts, c’est à se demander si on peut survivre sans ! Alors, vraiment « magiques » ces « mix » ?
Une mode de la cuisine accentuée par les confinements
Si les Français se mettent de plus en plus aux fourneaux et adorent les émissions de téléréalité dédiées à la cuisine (Top Chef, Master Chef, Cauchemar en cuisine…), cette tendance du « bien manger » a largement bénéficié des effets de la crise sanitaire et des confinements. D’après une enquête d’Ifop, 47 % des Français déclarent cuisiner davantage qu’avant la crise, et ce taux monte à 60 % chez les jeunes entre 18 et 34 ans. Le robot cuiseur multifonctions, best-seller de ces dernières années, en profite et s’est retrouvé sous de nombreux sapins de Noël.
Il faut dire que sa proposition est… alléchante : de la soupe aux macarons en passant par la blanquette, il permet à chacun de réussir facilement de nombreuses recettes, même complexes. Il suffit de tout mettre dans le robot et hop ! Le tour est joué. Les aliments sont coupés, mixés, mijotés en quelques manipulations simples. Des livres et sites de recettes dédiées ont fleuri et donnent de l’inspiration aux chefs en herbe. Et bien sûr, les tout derniers modèles (comme le Cookit de Bosch) sont même connectés avec des catalogues de recettes directement intégrés et des programmes automatiques de cuisson.
Une concurrence acharnée
Magimix mais aussi désormais Moulinex, Vorwerk, Kenwood… Chaque fabricant y est allé de son offre, avec des prix très variables entre 300 et plus de 1000 euros : suivant le modèle, le pays de fabrication, les options… Face aux modèles haut de gamme proposés par les marques historiques, les géants de la distribution ont riposté avec des offres à moins de 400€. C’est le cas notamment de Lidl, dont le Monsieur Cuisine Connect a provoqué de véritables ruées dans les magasins. Les 10 000 premiers robots mis en rayon ont ainsi été vendus en une journée !
Mais pour certains amateurs, réaliser un plat de cette façon n’est pas de la cuisine. Le chef Yves Camdeborde témoignait ainsi sur Europe 1 : « J'ai réalisé une blanquette. Oui, la cuisson était correcte mais je dois avouer que ça n'a pas la même saveur que la blanquette préparée dans nos veilles cocottes. » Simplifiée et automatisée, la recette ne laisse pas la possibilité d’ajouter sa patte, de goûter, de faire preuve de créativité.
« C'est un très bon élément pour intéresser un jeune ou un cuisinier novice à la cuisine » remarquait Yves Camdeborde. Selon que vous êtes débutant ou confirmé, à vous de choisir : pour travailler les recettes et les adapter à ses envies, rien ne vaut la méthode traditionnelle, quitte à faire un peu plus de vaisselle ! D’ailleurs, casseroles, cocottes, mixers, blenders et autres fouets ont eux aussi vu leurs ventes décoller depuis un an. Les amateurs de cuisine « à l’ancienne » font de la résistance !
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